Formation professionnelle : les principaux axes de la réforme
Simplification, accompagnement, refonte de la gouvernance… La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a présenté lundi une série de mesures destinées à faciliter l’accès aux droits.
La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a précisé, lundi 5 mars, la teneur de la réforme de la formation professionnelle, dont voici les principaux axes.
Un accès à la formation simplifié
Opérationnel depuis 2015, le compte personnel de formation (CPF) sera crédité d’une somme d’argent (et non plus d’un capital en heures) qui augmentera au fil des ans (jusqu’à 5 000 euros sur dix ans pour le droit commun et 8 000 euros, s’agissant des personnes « sans qualifications »). Une application numérique sera créée afin de permettre aux titulaires du CPF de s’inscrire à un stage et de le payer directement, « sans appel à un intermédiaire et sans validation administrative ». Elle donnera aussi une multitude d’informations aux personnes : droits acquis sur le compte, offre d’actions de formations par bassin d’emploi, dates des sessions, taux d’insertion professionnelle, etc.
Un droit à l’accompagnement renforcé
Pour guider les actifs dans leurs choix de carrière, le conseil en évolution professionnelle (CEP) va être développé à l’aide de financements dédiés. A l’heure actuelle, il est assuré par cinq opérateurs, parmi lesquels Pôle emploi et l’Association pour l’emploi des cadres. Le conseil porte sur l’évaluation des compétences du salarié, la définition de son projet professionnel, les différentes formations disponibles, etc. Dans chaque région, un CEP sera sélectionné par appel d’offres.
Un accès élargi au dispositif pour les chômeurs
Parallèlement à la réforme du système sera mis en œuvre le programme d’investissement dans les compétences qui doit former, en cinq ans, 1 million de demandeurs d’emploi peu qualifiés et 1 million de jeunes éloignés du monde du travail. Hervé Morin, le président de Régions de France – l’association qui représente cet échelon de collectivités locales – souhaite que les conseils régionaux, dotés de compétences en matière d’emploi et de développement économique, se voient confier « la totalité du pilotage de la formation des chômeurs ». A ce stade, l’exécutif n’a pas dévoilé ses arbitrages sur ce dossier.
Une gouvernance entièrement refondue
Les organismes paritaires collecteurs agréés ne recueilleront plus les fonds destinés au système. Ce qui conduira les quelque 5 000 à 6 000 personnes employées dans ces entités à se tourner vers d’autres activités : par exemple aider les branches professionnelles à élaborer des diplômes, financer les centres de formation des apprentis, etc.
Par ailleurs, une agence de régulation, appelée France compétences, sera fondée. Sa mission consistera notamment à réguler les prix et à faire converger les coûts, ceux-ci pouvant afficher des écarts de 1 à 6 suivant les régions en matière d’apprentissage. Cette instance veillera également sur la qualité de l’offre en vérifiant que les organismes de formation (qui devront désormais être certifiés pour pouvoir être éligibles aux financements liés au CPF) respectent bien le cahier des charges auquel ils ont été soumis par un organisme certificateur.