La RSE et le numérique vont de pair

Coupler les stratégies RSE et l’automatisation des process se révèle indispensable pour le suivi et la mesure des résultats. Dans le même temps, le recours aux outils numériques doit s’accompagner d’une analyse d’impact.

Ethique, lien social, inclusion, parties prenantes, territoires, énergies, biodiversité… Englobant des thématiques aussi vastes et diversifiées que tout ce qui touche à l’humain et à la planète, la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) de l’entreprise ne peut plus être décorrélée de la technologie, il faut la démystifier et passer à l’action.

« Tous les sujets RSE sont complexes. Et chaque action n’est véritablement efficace que si elle fait l’objet d’indicateurs de suivi. Aussi, sans outil numérique, et sans solution permettant de capter, stocker et analyser la donnée, il paraît compliqué de relever le défi », résume Véronique Torner, cofondatrice et directrice générale d’Alter Way (groupe Smile, leader européen des services numériques en open source), et administratrice de Numeum, fruit de la fusion de Syntec Numérique et Tech In France.

Automatisation des process

En effet, l’automatisation des process s’invite dans tous les champs de la RSE, depuis les systèmes de mesure d’efficacité énergétique, jusqu’aux politiques ressources humaines visant l’égalité femme/homme. D’autant que les organisations sont le plus souvent soumises à des obligations légales les enjoignant d’apporter la preuve de leur démarche d’amélioration continue.

« Face aux contraintes réglementaires et à la nécessité de mesurer son empreinte sociale, sociétale et environnementale, les entreprises n’ont d’autre choix que de se doter de technologies permettant d’outiller les équipes et de modéliser les plans d’action, puis de mesurer les résultats », détaille Véronique Torner, soulignant l’impérieuse nécessité de « faire converger transition environnementale et transition numérique ».

Faire converger transition environnementale et numérique

« Les entreprises ont pris conscience qu’elles ne pouvaient pas réussir leur transition RSE sans transition numérique. Mais elles doivent aussi intégrer la RSE dans leur transformation numérique, en optant pour la sobriété et l’écoconception », dit-elle, rappelant que « l’opulence numérique du passé ne doit plus être d’actualité ». A l’heure d’une tension de plus en plus forte sur les ressources naturelles et les matières premières, et alors que les infrastructures pèsent lourd sur la balance des gaz à effet de serre, toutes les pistes doivent être explorées, depuis le recyclage du matériel informatique, jusqu’aux changements de comportements des usagers.

Les entreprises ont pris conscience qu’elles ne pouvaient pas réussir leur transition RSE sans transition numérique.

Véronique TornerCofondatrice et directrice générale d’Alter Waynone

« Il s’agit d’investir dans une innovation durable. La notion de numérique responsable doit infuser dans toutes les strates de la société, depuis l’école jusqu’à l’entreprise, en passant par les politiques des pouvoirs publics », dit-elle. Et la dirigeante de rappeler les trois piliers, sociaux, sociétaux et environnementaux, du numérique responsable. « Sur le volet social, cela signifie notamment que le numérique doit être inclusif, en étant accessible à toutes et tous. Et que s’il ‘disrupte’ le marché du travail, des politiques de formation et de reconversion doivent être mises en place », explique Véronique Torner, ajoutant que « le numérique doit, en outre, être accessible, de la même manière, dans tous les territoires ».

« Green IT »

Sur le champ sociétal, l’experte évoque, entre autres sujets, l’éthique, la transparence, la souveraineté, la sécurité et la protection des données (en écho au RGPD). Quant à la problématique environnementale, il s’agit d’adopter les fondamentaux du « green IT », pour un numérique soutenable, limitant notamment l’exploitation des ressources et les dépenses énergétiques.

Afin d’aider les organisations à accélérer en ce sens, et en vue de partager les bonnes pratiques, Numeum, le nouveau syndicat du numérique en France, est à l’initiative de Planète Tech’Care, plateforme nourrie par les expertises d’entreprises, d’associations, d’organisations professionnelles, d’écoles, de pôles de compétitivité, de fondations ou encore de think tanks. Autant d’acteurs qui mutualisent leurs compétences et partagent l’ambition d’accompagner les entreprises souhaitant intégrer le numérique dans leur trajectoire environnementale.

Source : lesechos

2022-04-28T15:26:52+02:0028 avril 2022|Catégories : Conseil, PME, RSE|Mots-clés : , , |0 commentaire

PME, la fracture numérique

Informatique en nuage, facturation électronique, vente en ligne… En matière de nouvelles technologies, les entreprises françaises font moins bien que leurs homologues européennes. Un retard qui pèse sur la croissance.

Pour Cotep, l’année a plutôt bien commencé. La PME industrielle, spécialisée dans les solutions d’affichage et d’informations pour les gares et aéroports notamment, a remporté en janvier un appel d’offres de la RATP. Soit 7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires sur trois ans et une belle vitrine pour cette entreprise familiale, qui réalise environ 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. La récompense d’une transformation digitale entamée il y a trois ans.

« Sur notre marché, nous avons quatre gros concurrents, explique Florence Bouis, dirigeante de l’entreprise. Face à eux, nous n’avons pas d’autre choix que d’avoir une valeur ajoutée. Nous avons donc opéré une transformation numérique de nos produits et procédés. » Cotep propose aujourd’hui une maintenance entièrement numérisée de ses afficheurs, avec des informations qui remontent en temps réel sur une plate-forme connectée. Plus besoin d’envoyer un agent sur le quai du RER ou du métro pour cons­tater de visu que l’affichage ne fonctionne pas. Un gain énorme pour les clients en termes d’efficacité.

Selon Florence Bouis, cette transformation représente 800 000 euros d’investissements, financés dans la douleur. « Quand vous dites à un banquier que vous voulez financer de l’immatériel, il ne vous suit plus du tout », indique-t-elle. Mais, aujourd’hui, elle savoure sa revanche : « Ça vaut le coup de tenter l’aventure. Si on veut rester dans la course, il faut y aller, sinon l’histoire continuera sans nous. »

Constats inquiétants

Des paris comme ceux de Florence Bouis, les patrons de PME sont encore trop peu nombreux à en faire en France. Les constats sont inquiétants. En mars 2017, la Commission européenne plaçait la France à la 16e place de l’Union dans un classement relatif à l’économie et la société numérique (« Digital Economy and Society Index 2017 »), notamment à cause du retard pris par ses entreprises…

Source : Le monde

2018-04-04T13:34:19+02:004 avril 2018|Catégories : Digital, PME|Mots-clés : , , |0 commentaire
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