Avec l’accélération des transformations technologiques, telles que l’automatisation et l’intelligence artificielle, et des changements sociétaux, comme l’évolution des attentes des collaborateurs, les entreprises doivent repenser leurs stratégies de gestion des compétences. Deux concepts clés se démarquent : l’upskilling et le reskilling. Ces deux approches permettent aux organisations non seulement de maintenir leurs équipes performantes, mais également de s’adapter aux bouleversements du marché et de rester compétitives face à une concurrence accrue.

Comprendre l’upskilling et le reskilling

L’upskilling et le reskilling représentent deux axes stratégiques majeurs pour faire face aux mutations du marché de l’emploi. Ces concepts permettent aux entreprises de rester compétitives tout en favorisant l’épanouissement de leurs collaborateurs. Voici les définitions et exemples illustrant ces approches :

  • Upskilling (montée en compétences) : Il s’agit d’accompagner les collaborateurs dans le renforcement de leurs compétences actuelles afin de répondre aux nouvelles exigences de leur poste ou de leur secteur. Cela inclut, par exemple, l’apprentissage de nouveaux logiciels de gestion ou l’adoption de pratiques durables dans le cadre des activités courantes.
  • Reskilling (reconversion professionnelle) : Ce terme désigne une reconversion complète ou partielle permettant aux collaborateurs d’accéder à des postes différents au sein de l’entreprise. Les exemples incluent des agents de production qui se forment à la programmation robotique, ou des employés administratifs qui migrent vers des fonctions liées à l’analyse de données.

Ces deux approches, bien que distinctes, répondent à une logique commune : assurer la pérennité des compétences dans un environnement professionnel en constante évolution.

Pourquoi ces stratégies sont-elles essentielles ?

  1. Une pénurie mondiale de talents : Selon une étude du World Economic Forum, d’ici 2030, plus de 1,1 milliard de personnes devront être formées en raison des transformations du travail.
  2. Des attentes croissantes des collaborateurs : Une enquête LinkedIn Learning (2024) révèle que 76 % des salariés considèrent le développement professionnel comme un facteur crucial de leur satisfaction au travail.
  3. Une évolution des métiers : Près de 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui, selon Dell Technologies. Cela concerne des secteurs comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, ou encore les énergies renouvelables, où de nouveaux métiers se créent continuellement pour répondre aux innovations technologiques et aux besoins environnementaux.
  4. L’impact de la digitalisation : 60 % des entreprises en France affirment que leurs besoins en compétences digitales ont augmenté depuis 2020. Par exemple, Orange a récemment investi dans des programmes de formation en cybersécurité pour répondre à la demande croissante de compétences dans ce domaine.

Les bénéfices pour les entreprises

  • Réduction des coûts de recrutement : Former des collaborateurs en interne coûte en moyenne 40 % moins cher que de recruter des talents externes. Cette réduction est significative, car elle permet aux entreprises d’allouer ces économies à d’autres priorités stratégiques, comme l’innovation ou le bien-être au travail.
  • Augmentation de l’engagement : Les entreprises qui investissent dans la formation constatent une augmentation de 20 % de la rétention des talents. Par exemple, le groupe Renault a récemment lancé un programme de formation continue pour ses employés, ce qui a permis de réduire significativement le turnover dans ses équipes techniques.
  • Compétitivité renforcée : Les organisations adoptant des stratégies proactives de reskilling et d’upskilling sont 30 % plus susceptibles de réussir leurs transformations stratégiques.

Comment mettre en place ces stratégies ?

  1. Diagnostiquer les besoins : Identifiez les compétences stratégiques pour l’avenir à l’aide d’outils comme les audits de compétences ou les matrices de compétences.
  2. Personnaliser les parcours : Proposez des formations adaptées aux différents profils. Par exemple, des modules en ligne pour les jeunes générations, ou des ateliers en présentiel pour les collaborateurs préférant l’interaction directe.
  3. Exploiter les technologies : Utilisez des plateformes de formation en ligne, la réalité virtuelle ou les simulations pour rendre l’expérience immersive et efficace.
  4. Encourager l’apprentissage continu : Créez une culture de la formation en valorisant les collaborateurs qui développent de nouvelles compétences.
  5. Mesurer l’impact : Évaluez régulièrement les progrès et ajustez les programmes selon les résultats obtenus. Parmi les indicateurs clés, vous pouvez considérer le taux de rétention des collaborateurs formés, l’amélioration des performances individuelles et équipe, ou encore les retours qualitatifs des employés sur les formations suivies.

Quelques chiffres clés en France

  • Préparation insuffisante : 47 % des entreprises françaises reconnaissent ne pas avoir de stratégie claire pour préparer leurs équipes aux mutations du travail, selon une étude menée par le MEDEF en 2024.
  • Priorité des compétences digitales : 58 % des employeurs estiment que le développement des compétences technologiques est leur principal enjeu. Par exemple, dans le secteur bancaire, 62 % des établissements ont investi dans des formations en intelligence artificielle pour leurs employés en 2023 (source : Fédération Bancaire Française).
  • Investissement dans la formation : Les entreprises françaises dépensent en moyenne 3,2 % de leur masse salariale en formation, un chiffre en augmentation constante. En comparaison, les pays nordiques, comme la Suède, investissent jusqu’à 4,5 % pour maintenir leur avance compétitive (source: Le Point 2024).
  • Taux de retour sur investissement (ROI) : Les entreprises ayant mis en place des programmes de reskilling observent un ROI moyen de 150 %, principalement grâce à l’amélioration de la productivité et à la réduction des coûts de recrutement (source : McKinsey, 2024).
  • Adoption des plateformes digitales : 72 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France ont recours à des plateformes de e-learning pour former leurs collaborateurs, un chiffre qui a doublé depuis 2020 (source : Syntec Formation Professionnelle).

Ce qu’il faut en retenir

L’upskilling et le reskilling sont devenus des leviers stratégiques incontournables pour les entreprises confrontées à l’évolution rapide des technologies et des attentes sociétales. En investissant dans ces approches, elles :

  • Assurent la pérennité de leurs compétences internes face aux transformations du marché.
  • Favorisent l’engagement et la satisfaction des collaborateurs, évitant ainsi le turnover.
  • Réduisent les coûts liés au recrutement en formant leurs équipes en interne.
  • Renforcent leur résilience et leur attractivité dans un contexte de compétition mondiale accrue.

Adopter une vision proactive et personnalisée permet non seulement de répondre aux défis actuels, mais aussi de transformer ces derniers en opportunités de croissance durable pour l’organisation.