Le management hiérarchique traditionnel n’est plus adapté aux aspirations des travailleurs modernes, et encore moins au télétravail. Une autre solution existe : le management pédagogique.
Le management descendant hérité historiquement ne correspond plus aux enjeux organisationnels actuels et encore moins au management à distance.
Culturellement, les pratiques managériales ont évolué à partir du taylorisme au début du siècle dernier. Dans ce courant, l’individu et ses caractéristiques n’étaient pas (ou peu) considérés.
Le développement économique d’après-guerre et le contexte social propre aux années 1970 et suivantes n’ont pas réellement généré de remise en question de l’autorité et de la directivité. Les découvertes des recherches en sciences sociales et humaines, en plein essor, pouvaient ne pas être appliquées sans trop compromettre le niveau de performance obtenu.
Les travailleurs modernes à la recherche de sens
Aujourd’hui, notre monde a changé. Les codes sociaux et culturels ont profondément évolué. L’autorité ne se décrète plus, elle s’incarne. La directivité n’est plus supportée pour permettre l’action réfléchie.
On sait que les individus ont besoin de se sentir engagés, concernés, qu’ils ont besoin de trouver du sens dans leurs actes et qu’ils ont besoin de contribuer à l’élaboration d’une solution pour la mettre en oeuvre durablement, ou l’adapter le cas échéant. Ce phénomène s’est généralisé, bien au-delà d’une problématique initialement identifiée aux jeunes générations.
Management pédagogique : définition
Le management hiérarchique est révolu. Nous sommes entrés dans l’ère du management pédagogique, développeur de la capacité d’apprentissage et d’adaptation. Le management pédagogique peut être défini comme la capacité à faire faire ce qui est à faire par qui doit le faire. Les conséquences de cette définition sont nombreuses.
Tout d’abord, cela signifie que les rôles, missions, tâches et responsabilités sont connus, clairement identifiés et répartis entre les différentes parties prenantes.
Ensuite, cela implique que chacun a pour objectif de devenir compétent et autonome sur l’ensemble de ses missions. Et de par la nature volatile de l’environnement, elles sont fortement susceptibles d’évoluer (dans leur nature ou dans les outils).
Même s’il peut être plus simple pour un manager qui dispose de l’expertise technique nécessaire de faire à la place de son collaborateur (pour gagner du temps et être sûr du résultat obtenu sans avoir à contrôler), cette pratique est contre-productive. D’abord parce qu’en faisant ce sur quoi on ne l’attend pas, le manager ne peut pas être au rendez-vous sur ce sur quoi on l’attend. Ensuite parce que le collaborateur ne développe pas ses compétences.
Accompagner plutôt que manager
Cette dynamique d’animation managériale peut se décomposer de la manière suivante :
- Encadrer et animer l’équipe, partie commune à tous (fixer le cadre de travail, les missions, les objectifs, les règles du jeu, et les mettre en vie dans un savoir-être comportemental d’équité, de communication et de qualité relationnelle).
- Accompagner les individus dans leur développement pour les faire grandir sur leur périmètre présent et potentiellement à venir, à partir de leur situation actuelle.
La pratique de ce type de management implique de se soustraire ponctuellement au tumulte quotidien pour prendre de la hauteur.
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