En 2017, le rapport Deloitte (1) commandé par Facebook sur la digitalisation des PME françaises soulignait le retard de notre pays en la matière. En 2019, il est (grand) temps pour les petites entreprises de s’attaquer à leur transformation numérique.
Le 15 octobre 2018, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au Numérique, lance le portail France Num, une plateforme d’accompagnement pour la transition numérique des entreprises. Au menu: vidéos de bonnes pratiques, fiches de vulgarisation et guides à travers les aides financières auxquelles les dirigeants peuvent prétendre. En consultant les pages de ce site gouvernemental, on mesure combien le retard des TPE et PME françaises est abyssal.
Une maturité numérique à trouver
Premier indicateur de la transition numérique: 76% des entreprises interrogées ont un site Web et 74% assurent une présence sur les réseaux sociaux (2). Or, seules 11% utilisent des outils numériques au quotidien. Avec des initiatives dispersées, moins de 5% de l’activité des TPE/PME est issue du digital. En effet, pour beaucoup de dirigeants, la digitalisation de leur entreprise se résume à de la présence en ligne. Trop peu imaginent les possibilités de croissance, les leviers de développement pour leur business. Rares sont ceux aussi qui prennent la mesure des risques liés à la sécurité des données.
Cette immaturité numérique touche particulièrement les petites structures. En France, on estime en effet que 81% des ETI ont engagé leur transformation digitale (3). Et elles constatent déjà les bénéfices de cette transition: 76% citent une plus grande efficacité opérationnelle (réduction des coûts, fiabilité des opérations, réduction des délais). 72% indiquent une meilleure compétitivité face à la concurrence et aux nouveaux comportements d’achat. Un modèle que les PME et TPE ne prennent pas encore en exemple.
Une demande de plus en plus forte des consommateurs
Partout dans le monde, on observe une mutation profonde des comportements. La France, avec 37,5 millions d’acheteurs en ligne, soit 85% des internautes, ne fait pas exception. Or, selon un sondage Médiamétrie pour la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) (4) si on recense 182 000 sites e-commerce actifs à ce jour, 87% du chiffre d’affaires généré par le secteur est réalisé par 5% des sites marchands, qui trustent le marché.
Alors que beaucoup de PME accusent déjà un retard significatif face à la concentration des géants du numérique, les habitudes d’achat continuent de progresser. En 2018, les ventes sur mobile représentaient plus de 20% du chiffre d’affaires des sites marchands. Aussi, l’effet Black Friday, ne peut plus être ignoré, avec un bond de 69% du chiffre d’affaires.
Des besoins nouveaux chez vos collaborateurs
La transformation numérique ne se déroule pas seulement sur Internet. Elle concerne l’ensemble des activités et services des PME et TPE, commerciales, opérationnelles, logistiques, de support, mais aussi RH ou RSE. Et cela peu importe leur secteur, leur taille, leur stade de développement. Par exemple, l’intégration d’un CRM pour la gestion des relations clients, en favorisant une communication cross canal, permet de gagner en productivité. Avant de choisir telle ou telle solution, ce qui importe, c’est la capacité de l’organisation à comprendre l’évolution des méthodes de travail et à développer une stratégie globale, transversale. Il apparaît évident que les départements d’une entreprise sont beaucoup moins cloisonnés qu’auparavant. Pourtant, rares sont les PME/TPE qui repensent leurs modèles managériaux, au profit d’une gouvernance plus horizontale.
Les freins demeurent nombreux. Manque de temps, de moyens, méfiance face au changement. Et surtout, méconnaissance des technologies disponibles, encore perçues comme complexes. Ce qui pousse les petites structures à s’orienter vers des solutions inadaptées, trop chères, difficiles à installer.
Penser la transformation numérique, étape par étape
Alors, comment passer de la théorie à l’action? Comment initier un nouveau départ sans bouleverser toute l’organisation? Concrètement, comment entamer la transition numérique dans une (très) petite ou une moyenne entreprise? Avant tout, en s’entourant de professionnels, spécialistes de la transformation, à l’intérieur et à l’extérieur. Autrement dit, en passant par le recrutement et en sollicitant les services d’une société dédiée à cet accompagnement. Une stratégie qui demande un investissement, c’est certain, mais qui s’avère rentable très rapidement, avec des résultats visibles sur les ventes et relations clients.
L’implication de tous les collaborateurs de l’entreprise est essentielle à la réussite du projet. Il s’agit de les convaincre que les changements planifiés ne répondent pas à un effet de mode. Que les innovations ont des effets tangibles sur la croissance. Qu’elles déterminent l’avenir même de la structure. Cela exige de former les salariés à la maîtrise des nouveaux outils et de mettre en place des pôles d’expertise digitale dans tous les départements. Ensuite, il faut évidemment s’intéresser aux outils digitaux existants. Et poser les bonnes questions: répondent-ils aux besoins de l’activité de l’entreprise? Prennent-ils compte des spécificités de son secteur? De sa culture interne? Et surtout, suffisent-ils à soutenir les ventes? Permettent-ils de garder le contact avec les prospects et les clients? De générer de nouveaux leads? À partir de ce constat, il devient plus simple de construire une solution sur-mesure depuis un service SaaS orienté vers les besoins spécifiques de l’organisation. En intégrant la digitalisation dans les objectifs stratégiques, les TPE et les PME assurent la pénétration des nouveaux outils à tous les niveaux, dans tous les process.
Pas à pas, la majeure partie des entreprises en route vers la digitalisation commence par adopter un CRM (69 %), puis un logiciel de comptabilité (31%), et enfin un logiciel de paie (20%).
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